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Nombre de messages : 180 Date d'inscription : 14/03/2006
| Sujet: Abû Hurayrah (raw ), un compagnon du Prophète (saw ) [59 H] Mar 28 Mar - 18:19 | |
| " `An Abi Hurayrata, radiyallâhu `anhu, qâla qâla rasûlullâhi, salla'llâhu `alayhi wa sallam..." : Selon Abû Hurayrah ( ) le Messager d'Allah ( ) a dit... Grâce à cette locution, le nom d'Abû Hurayrah est connu de millions de musulmans depuis les premiers temps de l'islam. Aujourd'hui, il n'est pas un discours, une conférence, un sermon, un livre de Hadîth, de Sirah (traitant de la vie du Prophète), de Fiqh (jurisprudence) et de Ibadah (traitant des oeuvres cultuelles) qui ne fasse pas mention du nom d'Abû Hurayah : "Abû Hurayrah, puisse Allah être satisfait de lui, rapportait que le Messager d'Allah, paix et bénédictions d'Allah sur lui, disait…". Grâce à ses prodigieux efforts, des centaines de hadîths et paroles du Prophète (saw) ont pu être transmis aux générations présentes. Avec les compagnons telque Abdullah fils d'Omar, Anas fils de Malik, la Mère des Croyants Aishah, Jabir Ibn Abdullah et Abû Sa`îd Al-Khudri, il fait partie des principaux transmetteurs de Hadîth. Ils ont transmis plus de mille paroles du Prophète (saw). Abû Hurayrah se convertit à l'Islam [en l'année de Khaibar (7 H)] alors qu'il appartenait au chef de la tribu des Daws. Cette tribu vivait dans la région de Tihamah qui s'étendait le long de la Mer Rouge, au sud de l'Arabie Saoudite. Quand At-Tufayl retourna à son village après sa rencontre avec le Prophète (saw) et sa conversion à l'Islam, au tout début de la mission, Abû Hurayrah fut l'un des premiers à répondre à son appel, contrairement aux autres membres de la tribu qui s'entêtèrent longtemps dans leurs anciennes croyances. Abû Hurayrah accompagnait At-Tufayl lorsque ce dernier se rendit de nouveau à la Mecque. Il y eut le privilège et l'honneur de rencontrer le noble Prophète (saw) qui lui demanda : "Quel est ton nom ? - Abdu Shams- serviteur du soleil, répondit-il. - Remplace-le par Abdur-Rahman - serviteur du Tout Miséricordieux, dit le Prophète. - ça sera donc Abdur-Rahman, ô Messager d'Allah, acquiesça-t-il. " Il continua néanmoins à être connu sous le nom d'Abû Hurayrah, littéralement "le père d'un chaton", car comme le Prophète (saw) il affectionnait les chats et depuis l'enfance, il a toujours eu un chat pour jouer. Abû Hurayrah demeura à Tihamah pendant plusieurs années avant de partir pour Médine en l'an 7 de l'Hégire avec les autres membres de sa tribu. Le Prophète (saw) était alors en campagne à Khaybar. Etant pauvre, Abû Huryrah s'installa dans le Masjid avec d'autres des Ahl As-Suffah. Il n'était pas marié et n'avait pas d'enfants. Sa mère, encore polythéiste, l'accompagnait. Malgré qu'Abû Huraurah l'ait supplié longuement pour qu'elle devienne musulmane, elle refusait de se convertir. Un jour, alors qu'il l'invitait à avoir foi en Allah seul et à suivre Son Prophète, elle dit des choses sur le Prophète (saw) qui attristèrent grandement Abû Hurayrah. Les yeux pleins de larmes, il se rendit chez le saint Prophète (saw) qui lui demanda : " Qu'est-ce qui te fait pleurer, O Abû Hurayrah ? - Je n'ai pas cessé d'appeler ma mère à l'Islam mais elle me repousse toujours. Aujourd'hui, je l'ai une fois de plus invitée à l'Islam et je l'ai entendue dire des mots que je n'aime pas. S'il te plait, implore Allah le Tout-Puissant d'incliner le cœur de la mère d'Abû Hurayrah à l'Islam. " Le Prophète (saw) accepta sa requête et pria pour sa mère. Abû Hurayrah racontait : " Je suis rentré chez moi et j'ai trouvé la porte fermée. J'ai entendu l'eau éclabousser. Lorsque j'ai essayé d'entrer, ma mère me dit de rester où j'étais. Une fois habillée, elle me laissa entrer dans la pièce et là elle dit : " Je témoigne qu'il n'y a d'autre dieu qu'Allah et je témoigne que Muhammad est son Serviteur et Son messager. " Je suis retourné chez le Prophète (saw), pleurant de joie alors que l'heure précédente je pleurais de tristesse. " J'ai de bonnes nouvelles, O messager d'Allah. Allah a répondu à ta prière et a guidé la mère d'Abû Hurayrah à l'Islam. " En dehors de l'amour profond qu'il vouait au Prophète (saw), Abû Hurayrah s'attira ses bonnes grâces. Il ne se lassait ni de regarder le Prophète (saw) dont le visage avait toute la radiance du soleil ni de l'écouter. Souvent, il louait Allah pour sa bonne fortune et disait : " Louange à Allah qui a guidé Abû Hurayrah à l'Islam, gloire à Allah qui a enseigné à Abû Hurayrah le Coran. Louange à Allah qui a accordé à Abû Hurayrah la compagnie de Mohammad, qu'Allah le bénisse et lui accorde la paix. " En arrivant à Médine, le vœu le plus cher d'Abû Hurayrah était d'apprendre. Zayd Ibn Thabit, le notable compagnon du Prophète (saw) rapportait : " Nous étions Abû Hurayrah, un ami et moi-même en train de prier Allah Tout Puissant et d'effectuer le dhikr dans le Masjid, lorsque le Messager d'Allah apparut. Il se joignit à nous. Nous nous tûmes et il dit : " Poursuivez ce que vous étiez en train de faire. " Alors mon ami et moi fîmes une invocation à Allah et le Prophète (saw) de dire amin à nos duas. Ce fut ensuite au tour d'Abû Hurayrah. Il fit la supplication suivante : " O Seigneur, je Te demande ce que mes deux compagnons t'ont demandé et je Te demande le savoir qui ne sera pas oublié. " Le Prophète (saw) dit amin. Ensuite, nous répétèrent : " Et nous demandons à Allah le savoir qui ne sera pas oublié". Le Prophète (saw) répondit : " Le jeune Dawsi a demandé cela avant vous. " Pendant les quatre années qu'il passa en compagnie du saint Prophète (saw), Abû Huraryrah réussit, grâce à sa formidable mémoire, à mémoriser les joyaux de sagesse émanant de la bouche du Prophète (saw). Conscient de son don, il décida de l'employer au service de l'Islam. Il avait du temps libre car contrairement aux autres Muhajirin (Emigrés), il ne s'affairait pas sur les marchés et contrairement aux Ansar, il n'avait pas de terre à cultiver. Il préférait de fait accompagner le Prophète (saw) dans ses voyages et expéditions. Impressionnés par sa mémorisation des hadiths, certains compagnons l'interrogeaient souvent sur la période et le contexte d'un hadith. Marwan Ibn Al-Hakam voulut un jour tester la capacité de mémoire d'Abû Hurayrah. Il s'entretint avec lui dans une pièce où était caché un scribe notant les propos d'Abû Hurayrah à son insu. Un an plus tard, Marwan demanda à Abû Hurayrah de lui rappeler les mêmes hadiths que ceux transcrits par le scribe. Il ne manquait pas un seul mot. Abû Hurayrah se souciait d'enseigner et de transmettre les hadiths en particulier et ses connaissances de l'Islam en général. On raconte qu'un jour alors qu'il passait par le sud de Médine, il y vit les gens captivés, comme à l'accoutumée, par le commerce. " Que vous êtes faibles, o gens de Médine ! S'exclama-t-il. - Quelle faiblesse vois-tu en nous, Abû Hurayrah ? Demandèrent-ils. - L'héritage du Messager d'Allah (saw) est distribué et vous restez ici ! N'irez-vous donc pas chercher votre part ? - Ou donc, O Abû Hurayrah ? - Dans le Masjid." Ils s'y empressèrent. Abû Hurayrah attendit qu'ils reviennent. A leur retour, ils dirent : "O Abû Hurayrah, nous sommes allés au Masjid et rien n'y était distribué. " " Vous n'avez donc vu personne au Masjid ? Demanda-t-il. - Si, des gens y faisaient la salat, certains lisaient le Coran et d'autres discutaient de ce qui était halal (licite) et haram (illicite). - Malheur à vous, répondit Abû Hurayrah, c'est justement là l'héritage de Muhammad, puisse Allah lui accorder paix et bénédictions. " Sa quête consacrée au savoir valut à Abû Hurayrah d'essuyer de nombreux revers, en l'occurrence de faim et de pauvreté. Il disait de lui-même : " Lorsque je souffrais sévèrement de la faim, j'allais trouver un compagnon du Prophète (saw) à propos d'un verset du Coran. Je restais en sa compagnie pour l'étudier et pour qu'il m'emmène chez lui et me donne à manger. Un jour, j'avais tellement faim que j'ai mis une pierre sur mon estomac. Je me suis ensuite assis en attendant le passage des compagnons. Abû Bakr approcha : je l'interrogeais sur un verset du Coran afin qu'il m'invite, mais il ne l'a pas fait. Ensuite, `Umar Ibn Al-Khattab passa. De même, je l'interrogeais sur un verset. Lui non plus ne m'invita pas. Enfin, le Messager d'Allah (saw) passa et se rendit compte que j'avais faim. Il dit : " Abû Hurayrah ! ". " A ton service, répliquais-je en le suivant jusque chez lui. " Il trouva un bol de lait et interrogea sa famille sur sa provenance. " Quelqu'un te l'a Envoyé", répondit-on. "O Abû Hurayrah, va trouver les Ahl as-Suffah et invite-les", proposa alors le Prophète. " Abû Hurayrah les invita et tous burent du lait. Vint bien sûr un temps où les musulmans furent comblés d'une grande richesse et du confort matériel. Abû Hurayrah put également jouir de sa part de richesse. Il se maria, eut un enfant et un foyer confortable. Toutefois, cette fortune ne changea rien à sa personnalité. Il n'oublia, en effet, pas pour autant les jours de dénuement. Il disait : " J'ai grandi en orphelin, j'ai émigré en tant que pauvre et indigent. J'ai nourri mon estomac de la nourriture pourvue par Busrah Bint Ghazwan. J'ai servi les gens lorsqu'ils revenaient de voyages et conduit leurs chameaux lorsqu'ils se mettaient en route. Ensuite, Allah fit que j'épouse Busrah. Gloire à Allah qui a renforcé la religion d'Abû Hurayrah et a fait de lui un imam. " [Cette citation est une référence à l'époque où il devint gouverneur de Médine pendant le règne de Marwân Ibn Al Hakam.] Abû Hurayrah passait une grande partie de son temps en exercices spirituels et d'actes de dévotions pour Allah. Lui, son épouse et sa fille avaient l'habitude d'effectuer Qiyâm Al-Layl (c'est-à-dire passer la nuit en prières et divers actes d'adoration). Il veillait pendant un tiers de la nuit, son épouse un tiers et sa fille un autre tiers. Ainsi, pas une heure de la nuit ne s'écoulait dans la maison d'Abû Hurayrah sans dévotion, dhikr ou prière. Durant son califat, `Umar le désigna gouverneur de Bahrain. Umar était très pointilleux dans ses choix de gouverneurs. Il veillait à ce que ses gouverneurs vivent simplement et ne s'enrichissent pas démesurément quand bien même en toute légalité. Or à Bahrain, Abû Hurayrah accumula rapidement des richesses. Umar l'apprit et convoqua Abû Hurayrah à Médine. S'imaginant qu'il avait acquis sa richesse illicitement, `Umar l'interrogea sur l'origine de sa fortune. Abû Hurayrah expliqua qu'elle provenait de l'élevage de chevaux et des cadeaux reçus. " Cède ce que tu as accumulé au trésor des musulmans, ordonna Umar. " Abû Hurayrah s'exécuta. Il leva les mains au ciel et pria : " O Seigneur, pardonne au Commandant des Croyants. " Umar lui demanda ensuite de reprendre sa fonction de gouverneur, mais Abû Hurayrah déclina son offre. Umar l'interrogea sur la raison de son refus, il répondit : " Afin que mon honneur ne soit pas entaché, ma richesse spoliée et mon dos battu. ". Il ajouta : " Je crains de juger sans savoir et de parler sans sagesse. " Toute sa vie durant Abû Hurayrah se comporta avec gentillesse et courtoisie envers sa mère. Chaque fois qu'il sortait, il s'arrêtait au seuil de sa chambre pour lui dire : " As-salaamu alaykum, yaa ummataah, wa rahrnatullahi wa barakatuhu - la paix soit sur toi mère ainsi que la clémence et la bénédiction divine. " Elle répondait par : " Wa alayka-s salaam, yaa bunayya, wa rahmatullahi wa barakatuhu - et sur toi soit la paix, mon fils, ainsi que la clémence et la bénédiction divine. " Souvent, il ajoutait : " Qu'Allah soit miséricordieux envers toi tout comme tu m'as soigné lorsque j'étais enfant. " Elle répondait : " Qu'Allah soit miséricordieux envers toi comme tu m'as délivrée de l'erreur alors que j'étais vieille. " Abû Hurayrah encourageait toujours les comportements doux et bons envers les parents. Un jour, il vit deux hommes, l'un plus vieux que l'autre marchant ensemble. Il demanda au plus jeune : " Qui est cet homme pour toi ? " " Mon père, répondit-il. - Ne l'appelle pas par son nom. Ne marche pas devant lui et ne t'assois pas avant lui, conseilla Abû Hurayrah. " En tant que musulmans, nous devons être reconnaissants de la contribution d'Abû Hurayrah à la préservation et à la transmission du précieux héritage du Prophète (saw). Il mourut en l'an 59 après l'Hégire à l'âge de soixante dix-huit ans et a été enterré à Al-Baqî. Qu'Allah soit satisfait de Abu Hurayrah et lui fasse miséricorde. | |
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