Oum Mous'ab
Nombre de messages : 255 Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: La concentration dans la prière Jeu 21 Sep - 18:41 | |
| La concentration dans la prière
Ibn Qayyim Al-Jawziyyah
La concentration dans la prière présente trois étapes :
- L’attention que le serviteur porte à son cœur en le protégeant et le soignant des maladies des passions, des insufflations sataniques et autres pensées qui peuvent annuler la récompense de la prière ou la diminuer.
- L’attention qu’il porte à Allah dont il sait qu’Il le surveille. Il L’adorera ainsi comme s’il Le voyait.
- L’attention qu’il porte aux sens des paroles d’Allah, aux détails de leur signification et à la soumission à Allah par la prière, de façon à leur donner leur dû en terme de recueillement, de quiétude et autres.
En complétant ces trois étapes, le fidèle aura alors parfaitement accompli sa prière, et l’attention qu’Allah lui portera sera proportionnelle à sa concentration.
Lorsque le fidèle se met debout pour prier, toute son attention sera portée sur la souveraineté absolue d’Allah et Son immensité. Le fidèle ne s’orientera donc ni à droite, ni à gauche.
Lorsqu’il prononce le Takbîr, toute son attention sera portée sur la grandeur d’Allah, Sa Majesté et Son immensité.
Lorsqu’il prononce la formule d’ouverture de la prière, il accordera toute son attention à la glorification d’Allah, Son éloge et celle des lumières éclatantes de Son visage, à exempter Allah de tout ce qui ne Lui sied pas, et à Le louer pour Ses attributs et Sa perfection.
Lorsqu’il cherche la protection d’Allah contre Satan le maudit, son attention sera portée sur le fait qu’il vient chercher refuge auprès du soutien inébranlable d’Allah, de Son pouvoir, du secours qu’Il porte à Son serviteur, de la protection qu’Il lui accorde, et de sa défense contre son ennemi.
Lorsqu’il récite les paroles d’Allah, son attention portera sur la connaissance d’Allah au travers de Ses paroles, comme s’il Le voyait et L’observait par le biais de Ses paroles, comme l’a affirmé un pieux prédécesseur : « Allah S’est manifesté à Ses serviteurs par le biais de Ses paroles. » A ce sujet, les gens se divisent en plusieurs catégories, chacun percevant et ressentant les versets d’Allah d’une manière différente. Ainsi, lors de la lecture du Coran en prière, certains sont parfaitement lucides, d’autres borgnes, d’autres aveugles, d’autres sourds, d’autres myopes, etc. En récitant le Coran, le fidèle doit donc être attentif à méditer sur Allah, Ses attributs, Ses actes, Ses ordres, Ses interdits, Ses lois et Ses noms.
Lorsqu’il s’incline, son attention portera sur l’immensité d’Allah, Sa Majesté, Sa puissance et Sa grandeur. C’est pour cela qu’il est institué de dire lorsqu’on est incliné : « Gloire à mon Seigneur l’immense. »
Lorsqu’il se relève de l’inclinaison, son attention sera portée sur la louange d’Allah, Son éloge, Sa glorification, Son adoration, et sur le fait qu’Il est Le seul à faire don ou à priver autrui.
Lorsqu’il se prosterne, il portera son attention sur la proximité d’Allah, Son rapprochement, la soumission et l’humilité envers Lui, la nécessité que l’on éprouve à Son égard, la faiblesse du serviteur, son humilité face à Allah et Sa supplication.
Quand il relève la tête après la prosternation, il s’agenouille ainsi, et son attention portera sur la richesse d’Allah, Sa générosité et Sa largesse pour lesquelles le serviteur éprouve un profond besoin. Il suppliera alors Allah en faisant preuve d’humilité, pour qu’Il lui pardonne, lui fasse miséricorde, le protège, le guide et lui accorde sa subsistance.
Lorsqu’il s’assoit pour accomplir le Tashahhud, il se retrouve dans une situation différente, et son attention sera sollicitée de façon autre, qui ressemble à la situation du pèlerin lors du Tawâf d’Adieu. En effet, son cœur sent qu’il va bientôt quitter l’entretien qu’il a avec son Seigneur pour se consacrer aux choses de ce bas monde, aux soucis et aux occupations dont il s’est détaché pour adorer son Seigneur. Or, avant la prière, son cœur était en proie aux tortures et aux douleurs causées par tous ces soucis. En entrant en prière, le cœur a ressenti l’esprit de la proximité divine, et goûté aux délices procurés par l’entretien qu’il a avec Allah. Lorsque la prière touche à sa fin, le cœur sent qu’il va retourner aux soucis d’ici-bas, il est donc affligé à l’idée de conclure la prière et de la quitter, en disant : « Si seulement cette prière pouvait se prolonger jusqu’au jour où je rencontrerai Allah. » En effet, le cœur sait qu’il va quitter le dialogue initié avec Celui dont l’entretien n’engendre que bonheur, pour s’entretenir de choses qui ne procurent que douleur, souci, accablement et amertume. Cependant, n’éprouvera ces deux sentiments qu’un cœur vivant, rempli du rappel d’Allah, de Son amour et de Sa compagnie. [Un cœur] qui sait que dialoguer avec des créatures, les voir et les fréquenter n’engendre le plus souvent que douleur, amertume, oppression de la poitrine, obscurité du cœur, bonnes actions manquées, accumulation de péchés et déconcentration de l’esprit qui ne pourra plus s’entretenir avec Allah comme il se doit.
Source : Asrâr As-Salât Traduit par les Salafis de l’Est | |
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