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 Le statut du 'alim qui prononce ou commet une bid'a

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AuteurMessage
Oum Mous'ab




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Date d'inscription : 01/05/2006

Le statut du 'alim qui prononce ou commet une bid'a Empty
MessageSujet: Le statut du 'alim qui prononce ou commet une bid'a   Le statut du 'alim qui prononce ou commet une bid'a EmptyVen 28 Juil - 1:00

L’Imâm « al-Faqîh » SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-’Uthaymîne

Question :
Il est évident pour certains jeunes musulmans engagés, et c’est sur cette évidence que nous souhaiterions un éclaircissement, que le fait qu’une personne écrive une chose contenant une innovation [bid’ah] ou qu’elle parle en employant des termes liées à des innovations, [et bien] sa croyance [à cette personne] est critiquée, ses paroles ne sont pas acceptées, et ils [ces jeunes] rejettent cette personne et n’ont pas de miséricorde à son égard. Et dans le même sens, il est évident pour eux le « Takfîr » [le fait de rendre mécréant] des gens pour les péchés qu’ils voient ou pour leurs négligences. Nous aimerions avoir un bon éclaircissement sur la question - Qu’Allâh vous accorde la bonne compréhension.


Réponse :
La question revêt deux formes :

* La première [forme] :

Si un parmi les savants [’Alim] prononce une innovation [bid’ah] ou empreinte la voie des innovateurs [mubtadi’ah] dans une ou plusieurs questions, peut-on le considérer comme faisant partie d’eux ? - La réponse [al-Djawâb] : est « non ».

Il ne peut être considéré comme parmi eux et ne leur est pas affilié. Car, s’il adopte leur avis sur une question, il ne les approuve que sur la question, et il ne serait pas authentique d’en déduire qu’il est en accord total avec eux, sur tout.

* Par exemple :

Imaginons maintenant que nous suivions le dogme [Madhhab] juridique de l’imâm Ahmad Ibn Hanbal. En conséquence, est-ce que si nous adoptons le point de vue de l’imâm Châfi’î, cela se traduirait par le fait que nous serions du dogme [de l’imâm] Châfi’î ? Ou est-ce que si nous adoptions le point de vue de l’imâm Mâlik, serions-nous du dogme [de l’imâm] Mâlik ? Ou est-ce que si nous adoptions le point de vue de l’imâm Abû Hanîfa, serions-nous du dogme [de l’imâm] Abû Hanîfa ? Ainsi donc, la chose est la même pour eux - Si nous prenions sur une question le point de vue de l’imâm Ahmad, est-ce que nous serions du dogme de l’imâm Ahmad ? - bien sûr que « non ».

Si nous voyons un savant avéré et connu pour sa sincérité prendre certaines choses propres aux gens de l’innovation [Ahl al-Bida’], il ne serait pas authentique que nous disions qu’il fait partie d’eux ou qu’il a adopté leur doctrine [Madhhab]. Mais plutôt, nous devrions voir [de ces savants] leur fiabilité à l’égard du livre d’Allâh et de la Sounnah de Son Messager, ainsi qu’avec les adorateurs d’Allâh. De ce fait, s’ils commettent une erreur sur une question, cette erreur découle d’un effort d’interprétation [Ijtihâd]. Quiconque fait un effort d’interprétation dans cette communauté [Ummah] et [que cet effort] est juste, bénéficie de deux récompenses et dans le cas d’une erreur c’est une [récompense]. Quiconque rejette l’ensemble de la vérité, dû à un mot prononcé par erreur par celui qui a dit la vérité, est un injuste. Et surtout quand ce que l’on a considéré comme étant une erreur ne l’est pas. Aussi, il y a certaines personnes qui, quand quelqu’un les contredit, elles le considèrent être dans l’erreur. Elles le jugent dans l’erreur ou le déclarent égaré, parfois même mécréant - « Qu’Allâh nous en protège » - Ce dogme est extrêmement grave.

* La deuxième [forme] :

Aussi, celui qui rend mécréant les gens sans raison valable ou pour n’importe quel acte de désobéissance [Ma’siyyah] - et quand véritablement cela est fait pour n’importe quel acte de désobéissance, son dogme [Madhhab] est plus dure que celui des « Khawâridj ». Car les « Khawâridj » ne jugeaient mécréant que l’auteur d’un péché majeur [al-Kabâ-îr], mais pas de tous les péchés. Si l’on trouve maintenant une personne qui juge des musulmans mécréants pour n’importe quel acte de désobéissance, alors cette personne est égaré et elle contredit de manière encore plus importante le livre [al-Qor’ân] et la Sounnah que ne l’a fait le dogme des « Khawâridj » que ’Alî ibn Abî Tâlib a combattu. Il existe une divergence parmi les musulmans au sujet de la mécréance [Kufr] des « Khawâridj ». Certains musulmans les jugent mécréants, d’autres les considèrent comme des pervers et d’autres encore les considèrent comme des rebelles injustes.

Allâh n’a-t-il pas dit :
« Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable [le Paradis]. »

[1]

Et certes la personne doit les éviter [les péchés], l’abandon des péchés majeurs expie les péchés mineurs, à condition que la personne ne continue pas dans les péchés mineurs. Assurément les savants disent : « La constance dans les péchés mineurs les transforme en péchés majeurs ».

Sans aucun doute cette parole [du takfîr] est un égarement. Que celui qui juge les musulmans mécréants à cause de leurs péchés sache que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit : « Quiconque traite son frère [en islâm] de mécréant alors qu’il ne le mérite pas, le devient lui-même ». [2]. Il devient mécréant [Kâfir]. Ceci est le dire de l’Envoyé (’alayhi as-salât wa sallam). Et si la personne ne devient pas mécréante dans ce bas monde, il le sera auprès d’Allâh. Certes le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit : « Il se doit que l’un d’entre eux soit mécréant. » [3]
Notes

[1] Coran, 4/31

[2] Rapporté par al-Bukhârî - n°6104 et Muslim - n°60

[3] Kitâb « al-Bida’ wal-Muhadithât wa mâ la Asla lahu » p.158-160
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